La crise, analysée par Edgard Morin, en 1976, comme « émergence évolutive, lourde d’espoirs et de menaces », a vu, depuis 2008, début officiel de la crise économique mondiale, son champ sémantique se rétrécir considérablement. Elle serait, nous assure-t-on, nécessaire pour pérenniser le système et non pour le modifier. Ce glissement de sens traduit la montée d’un économisme qui soumet tous les domaines de l’existence à une Loi économique, rationnelle et nécessaire à laquelle il n’est de choix que d’obéir. Or, paradoxalement, le refus de la crise comme voie vers le changement risque de devenir la cause d’une violence institutionnalisée et durable. À la violence des symptômes, point de départ vers les soins et la guérison de la maladie risque, en effet, de se substituer celle du malade social.
Felce, F. (2014). La negation de la crise, porte ouverte aux conflits. ADHOC.
La negation de la crise, porte ouverte aux conflits
FELCE, FRANCOISE
2014-01-01
Abstract
La crise, analysée par Edgard Morin, en 1976, comme « émergence évolutive, lourde d’espoirs et de menaces », a vu, depuis 2008, début officiel de la crise économique mondiale, son champ sémantique se rétrécir considérablement. Elle serait, nous assure-t-on, nécessaire pour pérenniser le système et non pour le modifier. Ce glissement de sens traduit la montée d’un économisme qui soumet tous les domaines de l’existence à une Loi économique, rationnelle et nécessaire à laquelle il n’est de choix que d’obéir. Or, paradoxalement, le refus de la crise comme voie vers le changement risque de devenir la cause d’une violence institutionnalisée et durable. À la violence des symptômes, point de départ vers les soins et la guérison de la maladie risque, en effet, de se substituer celle du malade social.I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.
https://hdl.handle.net/11365/972110
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