L’introduction célèbre de Gilles Deleuze à La Bête humaine (1967) a imposé l’identification de la « fêlure » zolienne et de l’« instinct de mort » freudien comme une évidence, dont la pertinence, à la fois historique et textuelle, n’a jamais été sérieusement questionnée par les études sur les Rougon-Macquart. Cet article, publié dans un volume prestigieux (les plus grand spécialistes du rapport entre littérature et psychiatrie dans la France du XIXe siècle y ont contribué, Jacqueline Carroy et Jean-Louis Cabanès entre autres ; plusieurs comptes-rendus en ont reconnu l’importance), étudie d’un point de vue à la fois historique, génétique et théorique la représentation de la vie psychique, et notamment de l’inconscient, dans Les Rougon-Macquart. Les rapports évidents du texte zolien avec les écrits des aliénistes et des psychiatres contemporains (notamment Charles Richet, Henri Legrand du Saulle, Gilles de la Tourette, et naturellement Charcot) éclairent la genèse des personnages « détraqués » dans plusieurs romans de la série zolienne (et notamment dans un texte très important et assez peu étudié comme Pot-Bouille, dont le dossier préparatoire offre des renseignement décisifs à la fois sur la culture médicale de Zola et sur ses procédés de construction de personnages). L’analyse philologique et génétique impose donc de nuancer la thèse deleuzienne, ainsi que de reconnaitre la complexité, voire l’ambiguïté de l’image zolienne de l’inconscient, issue à la fois du savoir médical de l’époque et de l’imagination métaphorique de l’écrivain.
Pellini, P. (2012). Zola: hystérie et fêlure. Autour de "Pot-Bouille". In Paradigmes de l’âme. Littérature et aliénisme au XIXe siècle (pp. 228-265). Paris : Presses Sorbonne Nouvelle.
Zola: hystérie et fêlure. Autour de "Pot-Bouille"
PELLINI, PIERLUIGI
2012-01-01
Abstract
L’introduction célèbre de Gilles Deleuze à La Bête humaine (1967) a imposé l’identification de la « fêlure » zolienne et de l’« instinct de mort » freudien comme une évidence, dont la pertinence, à la fois historique et textuelle, n’a jamais été sérieusement questionnée par les études sur les Rougon-Macquart. Cet article, publié dans un volume prestigieux (les plus grand spécialistes du rapport entre littérature et psychiatrie dans la France du XIXe siècle y ont contribué, Jacqueline Carroy et Jean-Louis Cabanès entre autres ; plusieurs comptes-rendus en ont reconnu l’importance), étudie d’un point de vue à la fois historique, génétique et théorique la représentation de la vie psychique, et notamment de l’inconscient, dans Les Rougon-Macquart. Les rapports évidents du texte zolien avec les écrits des aliénistes et des psychiatres contemporains (notamment Charles Richet, Henri Legrand du Saulle, Gilles de la Tourette, et naturellement Charcot) éclairent la genèse des personnages « détraqués » dans plusieurs romans de la série zolienne (et notamment dans un texte très important et assez peu étudié comme Pot-Bouille, dont le dossier préparatoire offre des renseignement décisifs à la fois sur la culture médicale de Zola et sur ses procédés de construction de personnages). L’analyse philologique et génétique impose donc de nuancer la thèse deleuzienne, ainsi que de reconnaitre la complexité, voire l’ambiguïté de l’image zolienne de l’inconscient, issue à la fois du savoir médical de l’époque et de l’imagination métaphorique de l’écrivain.File | Dimensione | Formato | |
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